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21 OCTOBRE 2022

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En lien avec le documentaire d'Arte sur les graves crimes et abus s'étant déroulés en Europe dans des centres se réclamant du bouddhisme, et le silence des autorités religieuses concernées, nous exprimons toute notre compassion et solidarité envers les victimes.


Nous pensons qu'il est plus qu'urgent que la voix des victimes soient entendues et que des espaces d'écoute et des processus de réparation soit mis en place. Ilios Kotsou, qui a co-fondé Emergences, a grandi dans la secte OKC (un des centres dont il est question dans le documentaire).

C’est une réalité qu'il connait hélas très bien. Il s'est lui-même porté partie civile et a témoigné lors des procès qui ont eu lieu en Belgique il y a peu. Il salue d’ailleurs la ténacité de Ricardo Mendes (qui a aussi grandi dans cette secte), qui met depuis des années toute son énergie pour que justice soit faite.

Il est grand temps de remettre en question les structures et les personnes qui, sous divers prétextes (religieux ou autre), mettent en place, perpétuent et utilisent des mécanismes de domination - notamment patriarcale- qui non seulement favorisent les abus, mais rendent inaudibles la parole des victimes tout en les discréditant.


Il nous semble important que les médias donnent la parole aux victimes, que leur parole soit entendue et crue. Il parait tout aussi essentiel que les autorités bouddhistes prennent position clairement et condamnent officiellement ces pratiques qui ont détruit des existences, causé des traumatismes et déchiré des familles.


En ce qui concerne Matthieu Ricard, nous sommes témoins depuis 15 ans de son intégrité et de son engagement altruiste sans faille (notamment envers les populations démunies en Inde et au Népal et à propos du sort des animaux). Vous pouvez lire ses clarifications ici. Nous saluons qu'il ait exprimé des regrets sur le fait de ne pas avoir condamné publiquement plus vigoureusement et spécifiquement les situations d’abus décrits dans le documentaire, ce qui était attendu de la part de victimes. Dans le passé, lorsque le sujet a été évoqué devant Ilios, il a toujours condamné clairement ces dérives.


La médiatisation de situations d’abus est difficile pour celles et ceux qui les ont vécues, elle peut réactiver les mémoires de traumatismes terribles. Lorsque ces abus sont reconnus socialement et que des actes de réparation sont posés, cela peut être le début d’un processus de guérison individuel et sociétal.
Nous sommes de tout cœur avec celles et ceux qui ont eu et ont le courage de parler. À celles et ceux qui écoutent et ouvrent les yeux, merci de votre lucidité. Merci enfin à toutes celles et ceux qui prennent soin au mieux de ce qui en nous et autour de nous est blessé, qui tendent la main et tentent de reconstruire.

 


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20 MAI 2019

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Je reviens de Bavière, où dans la communauté de Sulzbrunn  était organisé le 15 mai dernier et pour la première fois, un symposium intitulé “Rebell*innen des Friedens” (les Rebelles pour la paix) autour du thème de l’activisme sacré.

Qu’est-ce que l’activisme sacré et pourquoi est-il nécessaire aujourd’hui de changer notre façon d’être activistes ? Charles Eisenstein nous donne cette très belle définition :

« l’activisme sacré consiste à ancrer nos actions dans la conviction que tout le monde est sacré, et qu’aucun être vivant  ne peut être abandonné ou sacrifié. » Nous devons prendre soin de chacun et de chaque chose. Il est temps aujourd’hui d’honorer le tout, de reconnaître notre interdépendance et le fait que la transition devra se faire avec tous, de manière collective. Si l’être humain survit aux dépens de tous les autres êtres vivants, alors nous aurons perdu…

Le symposium réunissait différentes voix : des anciens des tribus Mohawk et Lakota qui étaient à Standing Rock, Joanna Macy, deux jeunes femmes portant le projet d’une communauté Israélo-palestinienne (EcoMe), des jeunes activistes de la forêt de Hambach, Gigi Coyle et son projet de pèlerinage pour l’eau « walking water », et une délégation de Tamera, avec son projet « Defend the sacred ».

Le ton du symposium est donné dès le premier soir avec l’intervention de Joanna Macy qui vient de fêter ses 90 ans. Elle nous rappelle que nous vivons un moment terrifiant et rempli de promesses à la fois, et nous rappelle que les moments d’incertitudes sont les plus beaux car ils nous forcent à être très attentifs, à rester éveillés et conscients.

Elle nous félicite d’être là avec nos ancêtres pour les générations à venir, et de faire face ensemble à la période difficile qui s’annonce. Elle nous demande aussi de devenir des “refuges” les uns pour les autres, et nous encourage à former des équipes solidaires pour collaborer et inspirer d’autres à passer à l’action au service de la vie. Ensuite, elle nous parle de confiance: confiance en nous, confiance les uns envers les autres et confiance dans la vie. Et elle nous invite à garder à l’esprit que la transition ne repose pas sur nos petites épaules individuelles et séparées, car même si chacun est magnifique, le changement de cap résultera d’une action collective!

Ces quatre jours se déroulent selon la spirale du “Travail qui relie”: nous commençons par exprimer notre gratitude pour aller ensuite explorer notre peine pour le monde, observer avec des yeux neufs, pour terminer en allant de l’avant.

Parmi les moments clés que je garderai en mémoire figurent:

La rencontre avec Gigi Coyle (Ojai Fondation et council) qui nous raconta comment, après des années d’activisme et de militantisme, ne constatant que très peu de résultats, essoufflée, elle partit seule pendant quelques jours dans le désert. Cette expérience transformatrice l’incita à porter son attention sur l’eau et à agir ainsi différemment au service du vivant.

Les histoires que nous raconta Tom Porter, le vieux chefs Mohawk, sur la création de la planète, sa lignée matriarcale (ce sont les femmes qui choisissent les chefs et si celui-ce ne respecte pas les valeurs et les règles, ce sont elles qui le destituent et le remplacent) et l’histoire du “peacemaker” (faiseur de paix). Il nous apprit aussi à tout mettre “au milieu” et à dire MERCI.

Le témoignage poignant de deux jeunes femmes porteuses d’un projet de communauté Israélo-palestinienne, et leur exhortation à ne plus choisir de camp.Car il n’y a pas d’un côté les bons, et de l’autre les méchants, tout le monde souffre, et chacun souhaite la paix et la réconciliation.

La colère et la frustration des jeunes activistes qui sont déjà au bord du burn-out et que nous demandent de les écouter et de les soutenir.

La danse de l’Orme, le soir de la pleine lune. Cette danse pendant laquelle nous nommons nos intentions en faveur de la vie est une pratique commencée par Joanna Macy dans le Travail que Relie, en mémoire de tous les oubliés de Tchernobyl, afin de se rappeler cette tragédie  et pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise.

Tiokasin, chef Lakota, qui nous parla des leçons de Standing Rock et du pouvoir d’être en communauté. Il nous dit que la question n’est plus de savoir qui nous devons être mais de nous réveiller à qui nous sommes. Il nous invita à ne plus vouloir seulement la paix SUR terre mais être aussi en paix AVEC la terre. Et plus que tout il nous répéta que nous devons commencer à écouter profondément, pour entrer en relation les uns avec les autres etavec la terre; pour cela il nous faut devenir “a listening nation”: un nation d’écoute.

Je rentre pleine d’inspiration pour continuer à “militer” sur le chemin de la pleine conscience engagée.

Isabelle Giraldo, instructrice de pleine conscience et activiste

 


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08 JANVIER 2015

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Dans un très beau billet, de rage et d'amour, Kroll dit "Demain sera mieux qu'aujourd'hui, et surtout, mieux qu'hier."

Ensemble, construisons un monde de tolérance, de fraternité, d'amour et de non-violence.